Le 29 mai 2020, des étudiants du secteur aéronautique français publiaient une tribune dans le journal Le Monde pour affirmer leur souhait d’évolution vers un secteur aérien résilient qui respecterait l’accord de Paris consistant à limiter le réchauffement climatique global à 2°C. Ce n’est pas nouveau, voilà des années que les scientifiques alertent sur la responsabilité de ce secteur qui émet notamment du CO² et des oxydes d’azote, d’importants gaz à effet de serre.
Alors que nous devons diminuer nos déplacements en avion, ce mode de transport continue à se développer. Nous sommes en train d’atteindre le summum du non-sens avec l’annonce d’un nouveau projet catastrophique pour l’environnement : l’Andorre projette de construire un aéroport international pour acheminer sur son territoire des clientèles « haut de gamme » en provenance de l’autre bout du monde. À 2000m d’altitude, en déplaçant une zone humide !
En cas de gel, un système de géothermie est même prévu pour chauffer la piste. Est-ce que le progrès consiste réellement à faire atterrir des avions en pleine montagne ? Avec un objectif de 500.000 passagers par an, c’est quasiment l’équivalent de 10 Airbus A320 par jour qui est souhaité !
En plaine, l’artificialisation des sols est déjà une catastrophe. La destruction du milieu fragile de montagne est certes déjà bien avancée en Andorre mais cela justifie d’autant plus de protéger les zones non touchées plutôt que de construire un aéroport international sur une zone humide singulière pour laquelle il est illusoire de croire qu’un déplacement serait envisageable.
On imagine les conséquences catastrophiques du bruit et des vibrations sur la faune telle que le Grand Tétras ou le Gypaète.
En pleine pandémie causé par la destruction de notre environnement, miser sur le transport aérien de luxe à 2000m d’altitude n’est pas une prouesse mais une menace hallucinante d’écocide ; et ce pour la minorité richissime qui pollue déjà le plus.
C’est à chacun de prendre conscience des limites physiques de la planète, un portefeuille bien garni n’autorise pas une empreinte carbone démesurée !
Nous souhaitons un tourisme durable et des mobilités douces, une nature préservée et accessible à tous ceux qui sont conscients de la nécessité de la préserver.
Du fait de son étendue, l’impact du trafic aérien concerne tous les habitants de la terre. Toutefois dans notre département frontalier, nous nous sentons d’autant plus concernés par ce projet andorran que l’Ariège prend sa source dans la principauté et qu’il affecterait inévitablement notre environnement.
Les associations de protection de la nature et de l’environnement demandent aux élus ariégeois de relayer leur opposition franche et déterminée à ce projet d’aéroport en altitude dont les nuisances ne s’arrêteront pas aux frontières.
Elles apportent leur soutien aux citoyens Andorrans et associations locales qui luttent activement contre ce projet inacceptable.
Varilhes le 12 avril 2021