Article de notre partenaire du CEA, Daniel Strub.
Le rêve bien vivant de revoir le Castor sur les rivières et cours d’eau de l’Ariège trotte depuis un bon moment dans la tête de plusieurs personne de chez nous.
Et il y a un bon moment qu’il nous manque !
« Un cours d’eau sans Castors n’est pas un cours d’eau »
Maurice Blanchet
Il
peuplait les cours d’eau de presque toute l’Europe et de l’Eurasie depuis des millions d’années (exceptés la Crète, le
sud de l’Italie et de l’Espagne, l’Irlande et le Danemark). On le retrouve sous
formes de fossiles identique à l’actuel Castor depuis plus de deux millions d’années. Des restes de
Castor ont été retrouvés dans la grotte du Mas d’Azil au niveau de l’« Azillien ».
Le village « Vebre » en haute Ariège porte l’ancien nom celtique du
castor.
Vers 1800 il a disparu de presque toute l’Europe de l’Ouest.
Chassé, piégé, tué pour sa fourrure, sa viande et le castoréum (substance odorante et à usage médicinal, produite par une glande qui lui sert à délimiter son territoire) il ne subsiste en France au début du 20ème siècle de cette population nombreuse qu’un minuscule peuplement d’une trentaine d’individus caché dans le delta du Rhône.
Depuis 1909 une loi protège le castor dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône à partir de 1968 en France. Depuis les castors du Rhône ont repeuplé ce fleuve jusqu’au delà de Lyon.
Vers 1952/53 il semble qu’une première ré-introduction fut tentée par les Eaux et Forêts dans la Marne et la Haute-Marne.
En 1956/58, en Suisse Maurice Blanchet, avec Robert Hainard entre autres, réalisa une première ré-introduction sur la Versoix près de Genève, avec succès.
Depuis des lâchers ont été réalisés sur la plus-part des grand bassins hydrographiques en France comme en Europe.
Ce n’est qu’en 1988/89, après un échec sur la Lozère en 1960, qu’un lâcher sur la Dourbie, affluent du Tarn, en Aveyron a été couronné de succès.
Par contre sur presque tout le bassin de la Garonne, de la Dordogne et de l’Adour : RIEN, le VIDE !