Une année de sècheresse et de canicule jamais égalée qui appelle des changements urgents
État des lieu
- Un état de déficit hydrique est constaté dès le mois de février. Après un mois de mai et début juin chaud et déjà sec, la saison de compensation des prélèvements agricoles débute le 15 juin au lieu du 1er juillet traditionnel.
- Lors du comité du 7 juillet, les techniciens de la Chambre d’Agriculture font état d’un avancement des cultures de près de 15 jours. L’arrêt de la campagne d’irrigation est ainsi annoncé pour début août pour les premiers semis de maïs consommation et le 15 août pour les 2èmes semis consommation et le maïs semence.
- À cette date, l’état des stocks dans les barrages (Mondely, Fillet, Montbel) est bon.
- Les cours d’eau non réalimentés sont déjà en débits faibles, les autres sont au SOE, sauf le Volp (seuil d’alerte).
- Le 20 juillet la situation hydrologique s’est aggravée, la canicule s’est installée (35°).
- Les informations sur l’état d’avancement des cultures et l’arrêt prévisionnel de la campagne d’irrigation sont confirmées.
- L’état des cours d’eau non réalimentés est déjà dramatique, nous signalons plusieurs assecs et demandons l’arrêt immédiat des prélèvements sur les secteurs non réalimentés, demande non suivie d’effets.
- Un premier arrêté est prévu (50%)
- Concernant les secteurs réalimentés, l’état des stocks et l’avancement des cultures permettent d’envisager un report de 10 jours des premières mesures de restriction.
- Le 18 août, mêmes informations sur l’avancement des cultures et l’arrêt prévisible de l’irrigation. L’état des cours d’eau non réalimentés est dramatique.
- Le 23 août, la campagne d’irrigation n’est pas arrêtée.
- Un arrêté est prévu (50%) pour les cours d’eau réalimentés Ariège–Hers.
- Le 1er septembre, des tours d’eau sont encore à prévoir sur le maïs semence et le soja. Les réserves sont au plus bas jamais enregistré.
- Le 15 septembre, toutes les mesures de restrictions sont maintenues jusqu’au 31 octobre, si besoin.
- En conclusion
- Les fortes chaleurs et la très faible pluviométrie dès la mi-juin ont déclenché une campagne d’irrigation précoce (15 juin), l’avancement des cultures constaté jusqu’à la mi-juillet a été stoppé par la canicule (35°). Les conditions climatiques ont ralenti le développement de toutes les cultures et ont maintenu un fort besoin d’irrigation sur une plus longue période.
- Tous les usages ont été fortement touchés.
Analyse et propositions:
- Les mesures de restrictions se sont appliquées dès le 25 juillet pour tous les usages d’eau potable. Une distinction s’est faite pour les usages d’irrigation de plein champ (50%) et celle de maraîchage, de pépinière, d’arboriculture et d’arrosage des jardins (entre 8 et 20 h).
- Pour les cours d’eau non réalimentés, les mesures de restrictions des prélèvements agricoles ont été très en retard sur l’état réel constaté de ces cours d’eau. L’arrêt de tout prélèvement n’a été effectif qu’à compter du 5 août pour le Salat et le Volp et du 12 août pour les autres.
Nous proposons que les arrêts des prélèvements soient appliqués dès que les seuils d’alertes sont atteints. - Pour les secteurs réalimentés, les informations erronées concernant les prévisions d’arrêt de la campagne d’irrigation ont déterminé des mesures de restrictions très tardives impactant fortement l’état des réserves de compensation de Fillet, Mondely, Montbel. La campagne d’irrigation s’est prolongée jusqu’à épuisement des stocks.
Nous proposons l’arrêt de l’irrigation dès lors que les conditions météorologiques la rende inutile (canicule). - Les effets des restrictions à 15% se sont révélés inefficaces sur la limitation des prélèvements et des compensations.
Nous proposons que le 1er seuil de restriction soit à 30 %. - La différenciation des mesures de restrictions selon les cultures nous parait inverser les priorités. Entre cultures vivrières alimentaires telles que le maraîchage, l’arboriculture, les jardins potagers et les grandes cultures de plein champ (maïs consommation, maïs semence ou soja), les bouleversements climatiques imposent d’inverser les choix et les priorités de soutien.
Nous proposons de prioriser les cultures vivrières.
Pour APRA « le Chabot »
Le Président Jérôme Brosseron