Intervention à l’AGORA de l’Eau

Intervention des associations « le Chabot et le CEA à l’Agora de l’eau.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une remise en cause complète de nos modes de consommation et de production. Nous avons collectivement provoqué de tels bouleversements dans le climat et le vivant que nous vivons désormais des évènements dramatiques à répétition. Et nous sommes tous dans le même bateau.

La grande question de l’eau, c’est la quantité disponible et sa qualité.

Nous ne manquons pas de réserves dans le département et en Adour Garonne.

Sur notre département 298 millions de m3 sont déjà stockés pour 3 usages : l’hydroélectricité, l’irrigation, le soutien d’étiage. Sur le bassin Adour Garonne, ce sont plus de 3 milliards de stocks, mais à peine 2% pour le soutien d’étiage des cours d’eau.

Les scientifiques et les responsables des grandes instances internationales nous disent que  barrages, bassines et autres grandes retenues d’eau ne règlent rien et que, au contraire, stoker encore plus aggravera les problèmes, car cela expose massivement la ressource  à l’évaporation : le BRGM chiffre le déficit hydrique annuel à 1 million de m3 pour seulement 100 ha d’eau exposée ! Au total en Ariège, entre barrages et gravières avec plus de 1500 hectares de plans d’eau, c’est beaucoup plus que ce qu’il est prévu de détourner du Touyre.

On l’a vu, les stocks n’ont rien réglé cet été 2022 : avec des réserves pleines  et peu de restrictions, les rendements se sont quand même effondrés. L’illusion de stockages supplémentaires ne peut que retarder les adaptations indispensables.

Le tournant inévitable est déjà amorcé, ici même en Ariège, par une partie de la profession agricole : une part non négligeable des grandes cultures gourmandes d’eau en été laissera place dès cette année à des cultures de blé, de pois et autres productions, moins exposées. D’autres, 30% des exploitations  ariégeoises, ont déjà choisi l’agriculture à taille raisonnable, sans pesticides et sans engrais de synthèse, pour préserver, restaurer les sols et produire une nourriture de haut niveau nutritionnel.