2023- La lettre du Chabot

Le mot du Président :

Chers.es amis.es,

en 2022, notre association a été fidèle a son article 2 : l’association a pour but de «retrouver et conserver la richesse biologique et le milieu naturel des rivières ariégeoises et de lutter contre tout ce qui porte ou peut porter atteinte à la qualité de leur écosystème».

Jugez plutôt :

  1. Présence assidue dans les commissions administratives et rencontre avec les autorités ;
  1. Contributions vigilantes et constructives à de nombreuses enquêtes publiques et consultations en ligne ;
  1. Co-organisation et participation à des manifestations de protestation contre des entreprises ou des projets polluants ;
  1. Le chapitre Justice est chez nous de plus en plus prépondérant. Les plaintes et les recours s’additionnent plus vite qu’il n’en est jugé. Nous agissons tant dans le département qu’au niveau national, parfois seuls mais le plus souvent conjointement à d’autres associations. Parallèlement, le Chabot a été sollicité pour apporter son témoignage à la barre en faveur de militants.tes amis.es ;
  2. Nous avons eu, également de façon croissante, de nombreuses interventions en milieu scolaire, soit comme simple intervenant soit comme organisateur ;

    6. Enfin nous élaborons des projets innovants pour approfondir nos connaissances du milieux et mieux fonder nos propositions. Nous y reviendrons dans le rapport d’activité mais sachez quand même que nous avons renoncé au projet de procession pour la pluie qui a été formulé par l’un de nous en octobre dernier mais a été réalisé en mars dans les P.O. …

Ça, c’était le regard vers l’intérieur, satisfaisant.

Maintenant, le regard vers l’extérieur est, lui, de plus en plus inquiet.

Il y a un an, j’évoquais ici-même la stratégie du choc employée par notre gouvernement, pour nous faire accepter au nom de l’urgence des mesures impopulaires.

Depuis un an, les choses se sont précisées et la stratégie gouvernementale est désormais clairement assumée, sans faux-semblant, ni langue de bois.

D’une part, le gouvernement fait ouvertement le choix de l’industrie : refus de protéger la petite pêche et les zones marines protégées, soutien et protection violente des bassines et de l’agro-industrie, projets autoroutiers, relance du nucléaire, pour les plus visibles.

D’autre part, le gouvernement procède à la criminalisation absurde de toute contestation de sa politique : d’«Amish»,

Nous sommes devenus «écoterroristes».

  • Contrat d’engagement républicain servant à faire taire les associations critiques comme la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) et auquel nous avons dû nous soumettre, ne serait-ce que pour avoir cette salle ;
  • Menaces de dissolution de collectifs ;
  • Communication dans une presse docile pour décrédibiliser les oppositions, au besoin en mentant grossièrement ;
  • Passivité devant les exactions d’organisations «amies» s’en prenant soit à des journalistes, soit à des militants environnementaux, soit à des fonctionnaires de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) …

Les accords de Paris de 2015 sont un engagement à ne pas dépasser 1,5° d’augmentation des températures moyennes à la fin du siècle. Pourtant, notre actuel ministre de l’environnement parle sans sourciller d’un réchauffement de 4°…

Mais soyons juste : lui, il n’y peut rien.

Localement, les vieux systèmes perdurent et luttent pour leur survie en refusant de voir l’évidence. Mais cette fois, c’est la nature qui se rebiffe et le vieux système ne cède que sous la contrainte, en n’oubliant pas de taper sur les messagers, tenus pour responsables …

En Ariège, comme dans toute la France et dans le monde, l’industrie extractiviste et l’industrie agricole poursuivent leur œuvre destructrice avec l’assentiment protecteur de l’état. Nos avertissements de plusieurs décennies deviennent chaque année, une terrible réalité.

Et pourtant nos lacs et nos rivières ont plus que jamais besoin de nous. C’est pourquoi, je vous invite à renouveler votre soutien, en ré-adhérant mais surtout, en nous rejoignant pour agir sur le terrain.

Et malgré tout ça, cette année encore, je monterai là-haut écouter siffler les marmottes, boire l’eau des torrents et regarder les tichodromes raser les névés.