C’est ce que veut vendre aujourd’hui le nouveau permis exclusif de recherche minière déposé par Neometal. Bonnemaison l’affirme : « Un examen des données historiques d’exploration a démontré que le potentiel aurifère de la région historique de Salau avait été largement sous-estimé. »
De l’or ET du tungstène ! Du tungstène pour l’armement, de l’or pour les spéculateurs et les boursicoteurs. L’or n’est pas nécessaire à nos activités d’humains responsables. De l’or il y en a plein les coffres-forts des banques, de l’or, plein de larmes et de sang, de catastrophes écologiques et de nature détruite.
Sur toute la planète, il n’y a pas un seul exemple de mine d’or qui n’ait eu sa catastrophe humaine et environnementale. Pas un seul site sans destructions. Ce n’est pas un avenir pour nos cours d’eau. Ce n’est pas un avenir pour nos vallées.


Nous connaissons déjà le prix des résidus miniers, ces cadeaux monstrueux que nous laissent les multinationales de l’extraction. Quelques années ou dizaines d’années d’exploitation, pour des centaines, des milliers d’années de pollutions diverses. Ces vallées du Couserans, Salat et Lez, qui sont déjà marquées par les pollutions de plomb, de zinc et d’arsenic, n’ont pas besoin de remettre ça .
Dans la vallée du Lez, les sols sont contaminés au plomb, au zinc et à l’arsenic jusque dans la cour des écoles et dans les jardins potagers. Sur le Salat, c’est l’arsenic, associé au minerai de tungstène chargé d’amiante, qui pollue les terrils bordant les sources du Salat.
Et demain, on nous promet une « montagne d’or » sur les montagnes ariégeoises, de Salau à Auzat, avec l’inévitable cortège de pollutions et de catastrophes. Demain sera le tour du Vicdessos et de l’Ariège. Quoiqu’en puissent dire les tenants du concept de la « Mine Responsable », il n’y a pas de moyen sûr et propre d’extraire et de traiter l’or. Hormis la battée, mais je doute fort que Bonnemaison et Neométal s’en servent beaucoup, toutes les méthodes sont terriblement dangereuses : Iodure et bromure, Chlorure, Thiocyanate, Thiourée ou Mercure. Mais de tous, c’est encore le Cyanure qui reste le plus utilisé pour récupérer l’or d’un gisement primaire * (il permet de récupérer jusqu’à 99% de l’or).
Regardez Salsigne chez nos voisins Audois, 100 ans d’exploitation, de l’arsenic finement broyé plein les terrils et des catastrophes à chaque crue exceptionnelle, qui sont d’ailleurs de moins en moins exceptionnelles. En 2021, les pluies torrentielles ont ravagé les terrils et les zones de rétention de déchets saturés en métaux lourds, en arsenic ou en cyanure. Le Maire de la commune de Conques a dû brûler ou jeter tout le matériel des écoles et garderies, contaminé, et la vente de légumes cultivés en zones inondables, irrigués ou arrosés par les eaux de l’Orbiel, est régulièrement interdite.
De l’or, plus que du tungstène, c’est ce que fait maintenant miroiter Néométal pour faire accepter la re-sucette de son projet. Pas plus que des mines propres, il n’y a de mine heureuse. Et ce n’est pas parce que nous ouvrirons des mines dans nos montagnes que nous rendrons justice aux mineurs indiens, congolais ou andins. Ce sont nos sociétés droguées au mercantilisme et à un consumérisme suicidaire, qui exigent l’exploitation éhontée de la nature et des hommes.
Foix le 24 mai 2025